Journée mondiale du Diabète : l’essentiel sur cette maladie

Le diabète est une maladie qui touche plus de 463 millions d’adultes (20-79 ans) dans le monde. En France, 3,6 millions de personnes ont reçu un traitement contre cette maladie, en 2021, ce qui représente 5,4% de la population française. 2200 enfants de moins de 15 ans développent un diabète de type 1 chaque année.

Le nombre de personnes atteintes par cette maladie continue de progresser en France et dans le monde.

Qu’est-ce que le diabète ?

Le diabète est un nom générique pour plusieurs types de maladies différentes dues à des dysfonctionnements différents : trouble de l’assimilation, de l’utilisation ou du stockage des sucres. Ces dysfonctionnements sont liés à une déficience soit de la sécrétion de l’insuline (une hormone du pancréas), soit de l’action de l’insuline, soit des deux.

Lors de nos repas, les aliments nous apportent des lipides (graisses), des protéines et des glucides (sucres). Grâce à eux, nous obtenons l’essentiel de l’énergie dont le corps a besoin pour fonctionner correctement. Lorsque nous les mangeons, ces glucides passent par notre système digestif pour ensuite rejoindre la circulation sanguine. Leur apport permet d’augmenter le taux de sucre dans le sang puisque les glucides sont transformés majoritairement en sucre.

Le diabète se caractérise par un excès de sucre dans le sang. Cet excès est dû à des perturbations dans l'absorption, l'utilisation et le stockage des sucres apportés par les aliments. Par conséquent, les personnes atteintes de cette maladie ont une glycémie (taux de glucose dans le sang) élevée, d'où le nom d'hyperglycémie.

Quels sont les différents types de diabète ?

Il existe donc différents types de diabète :

  • Le diabète de type 1 : appelé parfois diabète insulinodépendant (DID), il résulte de la disparition des certaines cellules du pancréas détruites par des anticorps, entraînant un manque total en insuline. On dit que le diabète de type 1 est une maladie auto-immune. Ce dysfonctionnement induit une augmentation de la glycémie. Afin de remédier à ce manque, des injections d’insuline sont donc vitales chez ces personnes. Ce type de diabète est moins fréquent (environ 6% des diabétiques) et se déclare dès l’enfance ou l’adolescence. Depuis 20 ans, le nombre de personnes diabétiques de type 1 progresse de 3 à 4% par an.

  • Le diabète de type 2 : il se caractérise par une résistance des cellules à l’insuline. Cela provoque alors une surproduction d’insuline jusqu’à épuisement des cellules, car le taux d’insuline n’est pas détecté par les cellules : c’est l’insulinorésistance. Pour le diabète de type 2, on parle également d’insulinodéficience, c’est-à-dire, un déficit dans la sécrétion d’insuline qui s’installe progressivement au fil des années. Ce type de diabète, le plus fréquent (92%), apparaît généralement chez les personnes de plus de 40 ans. Il apparaît cependant de plus en plus tôt et les premiers cas de jeunes adultes touchés apparaissent en France. Il est dépendant du mode de vie de la personne, surtout de son alimentation. Une personne qui a une alimentation trop riche et déséquilibrée est plus susceptible de développer un diabète de type 2.

  • Le diabète gestationnel : se caractérise par une hyperglycémie au cours de la grossesse. La concentration en glucose est au-dessus des valeurs normales mais inférieure à celles pour poser un diagnostic de diabète. Il est très souvent diagnostiqué au cours du dépistage prénatal et non pas en raison de la survenue de symptômes. Ce type de diabète est détecté chez environ 8% des femmes enceintes.

Comment est régulée la glycémie ?

La glycémie est régulée par un organe appelé le pancréas. Le pancréas est une glande faisant partie du système digestif, situé dans l’abdomen. Il possède deux fonctions :

  • La sécrétion de sucs digestifs pour la digestion
  • La sécrétion de deux hormones pour réguler la glycémie (la fonction endocrine)

Ces deux hormones sont l’insuline et du glucagon.

L’insuline permet au glucose de pénétrer dans les muscles, les tissus adipeux et le foie afin d’être transformé et stocké. Le glucagon, lui, permet de libérer le glucose présent dans le foie afin qu’il aille dans le sang. L’insuline est une hormone qui permet de diminuer la glycémie et le glucagon permet d’augmenter la glycémie. Ces deux hormones permettent de réguler la glycémie.

Ces hormones sont fabriquées par les « îlots de Langerhans », des cellules du pancréas. On les différencie en parlant des cellules alpha (qui sécrètent du glucagon) et bêta (qui sécrètent de l’insuline). 

Quels sont les symptômes liés au diabète pour quel diagnostic ?

Plusieurs symptômes existent parfois et peuvent alerter. Ils peuvent apparaître progressivement, au fil des années. Les différents symptômes sont :

  • une augmentation du besoin d’uriner ;
  • une augmentation de la soif ;
  • une diminution du poids de manière inexpliquée alors que l’appétit augmente ;
  • une fatigue, voire des somnolences ;
  • une cicatrisation très lente d’une plaie ;
  • une vision trouble ;
  • des infections plus fréquentes.

Le diabète de type 1 est diagnostiqué suite à la présence de symptômes chez le patient. En revanche, Le diabète de type 2 n’a pas de symptômes pendant plusieurs années, car la glycémie augmente très progressivement. Le plus souvent, le diagnostic est posé à l’occasion d’une prise de sang ou lors d’un dépistage du diabète.

Le diagnostic de diabète est posé grâce à une prise de sang. Cet examen va permettre de doser le taux de sucre dans le sang. Le diagnostic est établit lorsque :

  • la glycémie est supérieure à 2 g/l en présence de symptômes, à tout moment de la journée ;
  • la glycémie à jeun est supérieure ou égale à 1,26 g/l, contrôlée à deux reprises en l'absence de symptômes.

Afin de confirmer le résultat du dosage de la glycémie à jeun, le médecin prescrit une seconde prise de sang.

 

Quels sont les facteurs favorisants le diabète ?

La maladie du diabète peut être favorisée par une prédisposition génétique, c’est-à-dire que notre configuration génétique est plus vulnérable à une maladie et que notre organisme à plus de probabilité de développer la maladie.

Dans le cas du diabète de type 2, lorsque l’un des deux parents est atteint de diabète, il y a 40% de chance que la descendance soit prédisposée à cette maladie. Lorsque les deux parents sont atteints, le risque d’être prédisposé est de 70%. Dans le cas du diabète de type 1, le risque est compris entre 4 et 8%. Les enfants ont plus de risque d’être prédisposé (8%) lorsque le père est atteint, en revanche, ce risque est plus faible lorsque c’est la mère qui est atteinte (4%). 

Le diabète de type 1 survient après une réaction anormale du système immunitaire. L'incidence du diabète de type 2 est principalement associée à des facteurs liés au mode de vie tels que l'obésité, la sédentarité, l’alimentation et l'hypertension artérielle. Le tabac peut également être un facteur associé.

Quels sont les complications, liées au diabète, au niveau des autres organes ?

Le diabète entraîne des complications graves sur le long terme. Ces complications peuvent apparaître après 10 à 20 ans de déséquilibre glycémique.

En effet, la maladie accélère l'athérosclérose, qui se caractérise par un dépôt de lipides (graisses) sur la paroi des artères. Ce dépôt de graisse est à l’origine d’infarctus du myocarde, d’accidents vasculaire cérébral (AVC) ou d’artérites des membres inférieurs. Le diabète multiplie par trois à cinq le risque d’infarctus du myocarde.

Cette maladie altère également les microvaisseaux ce qui peut entraîner une rétinopathie diabétique (atteinte de la rétine entraînant une perte de vision ou la cécité), une neuropathie périphérique, une néphropathie (insuffisance rénale), une maladie du foie (stéatose non alcoolique ou "maladie du foie gras"). De plus, il peut y avoir une altération dans la cicatrisation des plaies. Il peut également être impliqué dans la neurodégénérescence.

Bien que la recherche médicale progresse chaque jour, le diabète demeure une maladie dont on ne guérit pas… mais avec laquelle on vit très bien ! Il faut donc, toute sa vie, se surveiller, garder de bonnes habitudes alimentaires, pratiquer une activité physique et prendre régulièrement son traitement.

La prise de conscience de la gravité de l’épidémie s’est étendue : l’ONU a ainsi déclaré le 14 novembre de chaque année « Journée mondiale du diabète des Nations Unies ». Et de nombreux programmes nationaux et internationaux en faveur de la prévention et de la sensibilisation à la maladie sont organisés.